HOMMAGE ET RECONNAISSANCE AU

RAV ELIAHOU FRANCIS GHOZLAND

" Qui s’élèvera sur la montagne du seigneur ? Qui se tiendra dans sa sainte résidence ? Celui dont les mains sont sans tâche, le coeur pur, qui n'atteste pas ma personne pour la fausseté et ne prête pas de serments frauduleux…

Exhaussez, ô portes, vos frontons, relevez vous, portail antique, pour qu’il entre le roi de la gloire ! " (Psaume 24, verset 3, 4 et 7).

Francis (zatsal) est né le 13 mai 1954 à Constantine. Il quitte l’Algérie en 1962, à l’âge de 8 ans, avec sa famille qui s’installe à Marseille.

Tout jeune, il allait avec son père à la synaguogue de la rue Pavillon, puis à la rue Montgrand où il rencontra son premier maître le Rav Rahamim Hadjadj (chalita) qui le prit en main et qui lui prodigua les premiers enseignements fondamentaux de la Thora. Vers 1977, il s’attacha également au Rav Moïse Dobelsky (chalita), qui contribua au renforcement de sa vie spirituelle.

En 1971, il réussit brillamment son baccalauréat, et entreprit des études de droit qui débouchent sur une maîtrise, puis au capa.

En 1972, il connut le cercle d’études du Temple Ashkénaze à l’impasse Dragon ébauche du centre Minhat Chalom où il rencontra de nombreux amis :

Il fréquentait de plus en plus ce cercle, au point où, en 1976, Itshak Saghroun (chalita) qui devait quitter Marseille pour poursuivre ses études à l’école Sup’aero de Toulouse lui confie la direction du C.E.T.A. qu’il mènera de mains de maître, assisté de Matsliah et Gabriel Saghroun, durant 25 ans, jusqu’à son décès.

Le soir de Kippour 1977, Rav Eliahou (zatsal) perd son père de façon brutale à la synaguogue Beth Chalom, avant la récitation de Kol Nidré.

Dans les mois qui suivirent, il succède à son père et devient membre du conseil d’administration du consistoire de Marseille. Il y travaille durant trois années environ, sous le patronage d’Isy Beraha (zatsal).

Le 12 mars 1978, pendant l’année du deuil de son père, il se marie avec Marie- rose, fille du Rav Benizri (chalita), dans les locaux de l’école Beth Myriam, où ils étaient tous deux enseignants.

Très vite, le Rav Eliahou Ruimy lui confie la direction de cet établissement, reconnaissant en lui des qualités spirituelles exceptionnelles.

De ce mariage, naquirent ses quatre enfants :

Hanna, Arié, Emmanuel et Shmouel.

Durant plus de 15 ans il diffusait ses connaissances juives dans divers Talmudei Thora.

En 1999, il marie sa fille Hanna à un jeune et brillant " bahour yechiva ", Mickael Guez.

En août 2001, il marie son deuxième enfant, Arié avec une jeune étudiante du séminaire de Gateshead, Myriam.

Le 17 septembre 2001, veille de Roch Hachana 5762, Rav Eliahou (zatsal) devient grand-père, sa fille Hanna ayant mis au monde la petite Sarah.

 

Le 11 octobre 2001, jour de " issrou hag ", au lendemain des fêtes de Tichri 5762, Rabbi Eliahou (zatsal) nous quitte pour rejoindre ses pères au monde céleste, et où il jouit de la splendeur de la " Shekhina ", la présence divine.

" Qui s’élèvera sur la montagne du seigneur ? " s’interrogeait le Roi David, dans ses psaumes.

Qui est capable de s’élever spirituellement, au point d’atteindre la sommité spirituelle qu’est le sanctuaire de Yérouchalaïm, lieu où seules des âmes pures peuvent s’y rendre ?

Rabbi Eliahou (zatsal), lui, s’est élevé sur " Har Hachem ", sur la montagne de D.

Dès son premier contact avec la Thora, il n’a cessé d’évoluer et de progresser dans sa " Avodath Hachem ", le service de D., dans la pratique des Mitsvots. Sa vie n’avait de sens que dans la Thora. Il prenait soin de chaque mitsva qui se présentait à lui, et l’accomplissait avec une grande minutie, dans ses moindres détail. Il avait soif de connaître et de savoir encore et encore. Il était à la fois enseignant et élève.

C’était un " Talmid Hakham ", un étudiant. Il ne cessait de monter…

" Qui se tiendra dans sa sainte demeure ? " s’interrogeait encore le roi David.

Un être peut monter très haut, mais est-il capable de se maintenir à cette hauteur ?

Rav Meir Rochrann (zatsal), dans son livre " Zikhron Meir " souligne que Lot, le neveu d’Avraham était monté très haut spirituellement aux cotés de son oncle ; au point où D. le récompensa d’une grande richesse en troupeaux et autres biens. Mais malheureusement pour lui, il n’a pas su se maintenir.

Devant l’épreuve de l’argent et de la richesse, il dut se séparer d’Avraham, et, très vite, il s’écroula spirituellement, pour arriver au degrés de mécréance des gens de Sodom.

Il ne dut son salut qu’au mérite d’Avraham, son oncle.

De même Yohanan, le grand prêtre, Elishah Ben Avouya et d’autres encore n’ont pas su conserver leur degrés de piété.

 

" Ne crois pas en toi jusqu’au jour de ta mort " prévient Hillel dans les Pirkei Avoth (Chapitre 2 Michna 4).

Rabbi Eliahou (zatsal) lui a su maintenir dans son ascension, a su conserver son attachement très fort à la Thora, jusqu’au dernier souffle de sa vie. Il a eu le mérite d’être " Niftar tsadik " partir saint.

 

" Des mains sans tâche, cœur pur, non animé par la fausseté et ne prêtant pas de serment frauduleux. "

L’authenticité, la vérité et la droiture étaient ses principales qualités.

Il a toujours soigné son " être " et jamais son " paraître ".

Il fustigeait l’inertie, la futilité et la fausseté. Son temps était très précieux. Il dormait en moyenne quatre heure et demi par nuit. Le reste de la journée, il l’occupait utilement, pour servir le créateur et ses créatures.

Il était toujours précis dans ses rendez-vous avec D. (prières, cours etc.…) et les hommes.

Combien de personnes ont bénéficié de son enseignement de ses conseil et de son exemple ?

Faisons en sorte que son décès soit utile. Ce ne soit pas être " comme avant ", une fois la peine estompée.

Nos sages affirment que tout événement cruel suscite de la peine et de la compassion aux êtres les plus féroces. Même le lion, après avoir déchiqueté sa proie, devient particulièrement docile et gentil. Mais lorsqu’il ressent la faim à nouveau, il retrouve sa férocité.

Ne retombons pas dans l’inertie et la médiocrité d’avant le décès de Rav Eliahou (zatsal).

Prenons des décisions concrètes, faisons un pas en avant, significatif.

Chacun à son niveau, sans rendre compte à qui que ce soit, sinon à lui-même, peut décider d’évoluer spirituellement.

Le Shabbat, la pudeur vestimentaire et le comportement, les prières, l’étude de la Thora, la maîtrise de soi, la lutte contre la médisance, l’amour du prochain, l’authenticité, etc.…, constituent des domaines d’évolution très intéressants.

Rav Eliahou (zatsal), trois heures avant son sommeil définitif, fit l’appel suivant :

Toute personne désirant m’aider dans ma maladie et après, peut le faire en évoluant spirituellement de façon concrète. Cela, disait-il, me procurera des mérites auprès du D. tout puissant. Le reste n’est que gentillesse inutile ".

Si son appel est écouté et qu’on ne retombe pas dans " l’insouciance dangereuse ", alors son décès aura été utile pour lui, pour toute la communauté.

Ainsi, on pourra entonner ensemble : " exhaussez, ô portes, vos frontons, relevez-vous, portails antiques, pour qu’il entre, le roi de la gloire " (Tehilim psaume 24 verset 7)

 

MATSLIAH SAGHROUN

 


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